Astronomes et astrologues

Astronomes et astrologues

par Patrick Giani

Astronomes et astrologues Lettre d’un passionné d’Astronomie après lecture de ce qui précède:

« J’ai lu votre lettre à M.Rouzé. Éternel débat entre astrologues et astronomes…
Quand vous évacuez le rôle des étoiles – pourtant reconnu par les anciens qui ont inventé votre art – en maintenant le bélier comme lieu du soleil à l’équinoxe du printemps, ne trahissez-vous pas leur héritage? La précession a pourtant fait dériver les constellations de près de 2 constellations. Les anciens avaient compris l’influence du soleil sur les saisons lors de son passage devant le zodiaque. Ils en ont déduit des influences similaires pour les astres errants. Maintenant, le cadre où vous faites évaluer les planètes est vide. C’est un peu comme si une voyante décidait de lire l’avenir devant une tasse vide de ses feuilles de thé. D’autre part, le précession est reconnue par les astrologues pour nous parler des bienfaits à venir (ou déjà en force; cela varie selon les auteurs) de la fameuse Ère du Verseau. Il y a là une contradiction, pour ne pas dire une incohérence que je m’explique mal.
Je n’arrive pas à comprendre aussi comment certains astrologues mettent en conjonction Pluton avec les autres planètes du zodiaque, surtout lors des périodes où son orbite s’écarte de l’écliptique jusqu’à 17 degrés. L’orbe tolérée pour parler de conjonction n’est-elle pas de 7 à 8 degrés. Pire, certains mettent en conjonction des planètes avec l’étoile Véga, par exemple, sous prétexte qu’elles ont même longitude (ascension droite). Véga est toujours à environ 60 degrés de l’écliptique. N’est-ce pas l’aspect sextile?
D’autre part, je vous suggère la lecture de l’ouvrage d’un groupe d’auteurs qui ont repris l’étude de l’effet Mars de Gauquelin. The Mars Effect, Claude Benski et al., Prometheus Books, New York, 1995. Selon cette étude qui réunit des statistiques sur plus de 1000 champions français, il ressort, entre autres, que l’effet Mars n’existe pas et que les listes de Gauquelin étaient biaisées. »

Astronomes et astrologues Voici ce que je lui répondu:

Astronomes et astrologues

« Bien que ce sujet soit amplement développé dans l’un des premiers cours diffusés par l’association Jupitair depuis plus de dix ans, je vais essayer de vous en livrer un résumé:
1/ En astrologie, nous n’accordons pas beaucoup d’importance aux étoiles fixes pour deux raisons: d’une part, elles sont beaucoup trop loin pour avoir une quelconque résonance sur la psyché humaine, et d’autre part nous avons déjà fort à faire avec les planètes du système solaire, dont les interaspects évoluent sans cesse (ce que l’on nomme les transits planétaires).
2/ Le zodiaque des saisons, que nous utilisons pour nos éphémérides, est un référentiel comme un autre. Celui que vous utilisez tient compte de la place réelle des constellations dans le ciel et cela vous convient parfaitement. Le référentiel qu’utilisent les astrologues occidentaux leur convient très bien puisqu’ils arrivent à de bons résultats. Celui que les astrologues hindous utilisent effectue la correction de la précession (ayanamsa) mais les signes ne correspondent pas non plus aux constellations célestes puisqu’ils font 30° chacun. Quant aux astrologues chinois, ils utilisent essentiellement Jupiter (pour les signes) et la Lune (qui a une grande importance) mais ils arrivent aussi à de bons résultats. Qu’est-ce à dire ? Qui a raison?
En fait, chacun utilise un référentiel de base, avec un postulat approprié, qui lui convient parfaitement. Lorsque les astronomes disent aux astrologues occidentaux qu’ils se trompent puisqu’ils se basent sur un « faux zodiaque » c’est comme si un français disait à un anglais qu’il ne conduit pas de la bonne manière en roulant à gauche (ou l’inverse). Ou bien que sa mesure des distances est erronée puisqu’il utilise les miles au lieu des kilomètres ! Dites-vous bien que, à partir du moment où des milliers de personnes partagent et utilisent un référentiel, celui-ci EXISTE et vit dans leur esprit. Cela fait d’ailleurs partie de l’une des découvertes majeures de la physique quantique. C’est pour cela que, lorsque vous écrivez: »le cadre où vous faites évoluer les planètes est vide », je réponds : « Oui, sur le plan physique. Mais sur le plan mental, ce « cadre » (comme vous le nommez) existe bel et bien. » Il y a des choses que l’on ne peut expliquer de façon rationnelle. Albert Einstein l’a compris quand il a écrit: « La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. » Astronomes et astrologues
3/ L’Ere du Verseau ne fait pas forcément référence au point vernal (SVP), car si cela était il nous faudrait attendre l’an 2360 pour rentrer dans l’Ere du Verseau! Là encore, c’est la symbolique Verseau qui est considérée et pas du tout le dessin de la constellation en question. Mais il faudrait que vous lisiez le livret que j’ai écrit à ce sujet pour en saisir l’essence.
4/ Pour Pluton, il est exact que sa forte excentricité le place rarement en conjonction exacte avec les autres planètes. Et pourtant, je peux vous assurer que les cas de conjonction à l’une des planètes rapides dans un thème natal, surtout avec l’un des luminaires, mettent en exergue le côté pulsionnel ou morbide du natif. Je n’ai pas d’explication rationnelle à vous donner, je n’ai que mon expérience de vingt et une années d’études et de pratique. Mais j’ai constaté que les transits de Pluton sur l’un des luminaires correspondaient le plus souvent à une crise très profonde de l’individu. Crise dont les résonances revêtaient des formes aussi variées que la perte d’une situation, la perte d’un être cher, la fin d’un grand amour, d’un idéal, de convictions religieuses ou scientifiques, etc. Je vous parle ici des résonances sur le plan psychologique, mais peut-être que vous ne croyez pas non plus à la psychologie ?
5/ Quant à « l’effet Mars », remis en question par Claude Benski, il n’est pas plus crédible que celui de feu Mr Gauquelin, car il utilise des statistiques. Et vous savez très bien que l’on peut faire dire ce que l’on veut à des statistiques. Cet « effet Mars », je le constate chaque jour autour de moi et cela me suffit. Par exemple ce mois-ci (nous sommes en juin 2001) avec l’opposition Mercure/ Mars tous deux rétrogrades: la plupart des gens sont très nerveux, les conflits militarisés explosent un peu partout dans le monde, les grèves se multiplient et les « bogues » informatiques aussi. Mais votre esprit cartésien trouvera peut-être que ce n’est pas une preuve suffisante?
Vous savez, pour pouvoir parler d’un domaine particulier, je pense que le mieux à faire est de l’expérimenter. Le milieu des astronomes est plein de préjugés. Notre fameux Albert Einstein n’a-t-il pas également écrit « Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu’un atome » ? Alors, pourquoi ne pas expérimenter l’astrologie par vous-même? L’une de vos consoeurs, Suzel Fuseau-Braesch, l’a très bien compris puisqu’elle a écrit un livre au titre significatif: « Pour l’astrologie » (Albin Michel), et surtout dépoussiéré le livret consacré à l’Astrologie dans la collection « Que sais-je? ».
Je ne cherche pas à vous convaincre, croyez-le bien, mon propos est de vous faire entrevoir les choses différemment. C’est souvent en changeant de point de vue que l’on peut saisir les choses dans leur ensemble, car on a alors une vision en trois dimensions au lieu de deux. »

Cordialement.
Patrick Giani

Astronomes et astrologues

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