Astronomes et astrologues

Astronomes et astrologues (première partie)

par Patrick Giani

Astronomes astrologues En surfant sur le Net, une amie internaute a trouvé un site dans lequel on peut lire l’essentiel d’une conférence: « ASTRONOMIE / ASTROLOGIE: LE DEBAT ! » donnée par deux astronomes de l’Observatoire de Meudon (F. Biraud & P. Zarka) le 17/2/98.
L’introduction donne déjà le ton: « Plus on se bat contre l’astrologie, plus elle fleurit: il y a un problème quelque part! Il semble que les arguments avancés par les astronomes ne soient pas convaincants, et que la stratégie utilisée ne soit pas adaptée. »
Nous en livrons ici un extrait (tel quel!) afin que les passionnés de l’astrologie se fassent une idée de l’état d’esprit de certains scientifiques (ils ne font heureusement pas la majorité) qui ont pris en grippe l’astrologie et les astrologues.

« Bien qu’on ait insisté plus haut sur le fait que ce n’est pas à l’astronome de tenter de démonter l’astrologie (ni au scientifique en général de partir en croisade contre tous les types d’escroqueries para-scientifiques), il est parfois acculé au débat, notamment par les questions du public ou l’organisation de débats publics, par exemple télévisés. Nous pensons qu’il ne sert à rien de faire l’autruche en refusant de participer à de tels débats. En revanche, il faut y être un peu préparé, car l’astrologue est souvent plus expert en communication avec le public (puisque c’est une nécessité de sa pratique). Il n’y a évidemment pas de recette type, mais nous donnons ci-dessous quelques conseils tirés de nos expériences, et mentionnons certains pièges à éviter :

– se méfier des connaissances souvent encyclopédiques des astrologues (noms, faits et dates de l’histoire de l’astronomie) qui le font apparaître comme plus « expert » en astronomie que l’astronome; il est vain d’essayer de prendre l’astrologue à son propre jeu, sauf si l’on est soi-même une encyclopédie vivante de l’astronomie; une meilleure réponse à ce type d’argument passe par l’explication de la démarche et du raisonnement scientifique.
– éviter d’utiliser de mauvais arguments aisément réfutables par les astrologues : horoscopes identiques pour un grand nombre d’individus, problème des hautes latitudes, précession des équinoxes et correspondance zodiaque/constellations, nature tridimensionnelle des constellations vues en projection
sur le ciel, 13ème signe.
– ne pas faire d’amalgame discutable entre astrologie, divination, voyance…
– réclamer systématiquement aux astrologues les justifications et les preuves de leur pratique, s’ils la prétendent scientifique (plutôt que de tenter de faire la démonstration précise mais complexe, à l’aide de statistiques et de considérations physiques incompréhensibles par le commun des mortels, que
l’astrologie n’est fondée sur rien et ne fonctionne pas)
– relever dans un langage simple (pas de jargon) les inexactitudes et incohérences de leurs réponses; (aucune explication physique n’est actuellement disponible ni
même en vue, le chaos efface toute possibilité de prédiction fiable, etc).
– profiter du temps économisé sur les démonstrations ci-dessus pour parler des succès et des attraits de l’astronomie (et de la science en général).
– insister si possible sur les questions d’éthique et d’argent (section 6), auquel le public est sensible.
et puis, tout bêtement, garder le sourire, éviter de s’énerver (pour ne pas étayer l’image de l’aride scientifique !), et si possible faire preuve d’humour : on mettra les rieurs de son côté (voir par exemple le sketche « L’horoscope » de R.
Devos [1968]).
Dans tous les cas, il ne faut surtout pas sous-estimer l’auditoire ! Tous ceux qui croient à l’astrologie ne sont pas des ignorants, des demeurés, ou des escrocs ! Beaucoup sont
sincèrement convaincus (même parmi les astrologues). Après tout, nous connaissons tous des collègues qui se soignent par homéopathie! » Astronomes astrologues

Astronomes astrologues

Astronomes astrologues

Les homéopathes qui liront ce texte souriront certainement autant que les astrologues qui pratiquent cette science humaine depuis de nombreuses années.
Comme de nombreux astrologues se sont déjà pris la tête avec des « intégristes » de ce type, et pour ne pas me répéter, voici une lettre que j’avais envoyée en septembre 1991 à Mr Rouzé, président de l’Union Rationaliste, à la suite d’un article qui pourfendait les astrologues de manière agressive:

« Il est bien sûr facile de s’en prendre à la science qui fut la soeur jumelle de l’Astronomie dans les temps qui firent la gloire de Képler, Galilée et Tycho Brahé – tous astronomes ET astrologues – celle qui prend également pour référence les planètes et le Zodiaque. Mais justement, parlons-en de ce zodiaque:
D’une part, qui fait référence aux constellations ? sûrement pas les astrologues, pour lesquels le premier degré du Bélier correspond à l’équinoxe du Printemps. C’est l’Union Astronomique Internationale de 1922, faut-il le rappeler, qui décida de quadriller le ciel sur la même base que les longitudes et latitudes terrestres. Cette délimitation est arbitraire, mais elle a le mérite d’offrir une base de calculs non négligeable, pour les uns comme pour les autres. Cependant, elle ne cadre pas exactement (elle non plus!) avec les dessins des constellations.
D’autre part, il est temps que vous sachiez que la plupart des astrologues considèrent les signes du zodiaque comme une simple toile de fond, comme une simple base de travail. Cette base de travail, qu’elle soit tropicale ou sidérale, sert à positionner les planètes, un point c’est tout. En revanche, les astrologues accordent une importance primordiale aux rapports d’angles entre les planètes, ainsi qu’au lever et à la culmination d’une planète à la naissance. Quant on pense au regretté Michel Gaucquelin qui a passé sa vie à flirter avec les « scientifiques » grâce à ses statistiques, et la mauvaise foi que vous affichez lorsque vous dites que les travaux de ce dernier ne prouvent rien. Monsieur Gaucquelin a dû se retourner plusieurs fois dans sa tombe car vous avez tout bonnement omis (?) de tenir compte des statistiques relatives au Milieu du ciel!
Pour beaucoup de vos collègues, les planètes sont des « objets ». Pour nous, à l’image de notre Terre, elles sont des êtres vivants. Cela vous choque, n’est-ce pas ? Pourtant, si l’on met en parallèle la Tradition, qu’elle soit Chaldéenne ou Égyptienne, et les récentes découvertes de la physique quantique, cette pensée suit la même logique. Les récentes découvertes mettent en évidence que les atomes qui nous composent ont été fabriqués, il y a des milliards d’années, par fusion nucléaire au sein des premières étoiles massives de la Voie lactée. En quoi les planètes seraient-elles différentes de nous, êtres humains? Cela prouve que, dans notre Univers, tout est lié, de la plus lointaine des galaxies jusqu’à votre plume assassine. Et si celle-ci n’empêche en rien l’Univers de se déployer, elle ne favorise sûrement pas l’harmonie nécessaire à ce déploiement.

Astronomes et astrologues

Lisez – ou relisez – les ouvrages de votre confrère Hubert Reeves, et plus spécialement « Malicorne ». Cet auteur met en exergue le danger pour le scientifique de tout ramener au rationnel. Devant la beauté d’un coucher de soleil, peut-on parler de simples agencements de molécules ou de particules sans faire affront aux forces créatrices de l’Univers ? Que la raison nous protège de l’illusion, c’est un fait, et nous avons – vous aussi sans doute – à faire avec des collègues non compétents. Ceci est le lot de tout milieu professionnel, quel qu’il soit, du garagiste mahonnête au politicien véreux. Mais que la raison nous limite dans la compréhension des lois de la Nature sous prétexte qu’elles ne sont pas vérifiables scientifiquement, revient à freiner tout progrès, toute évolution. De tous temps, ceux qui ont osé défier la « raison » et la « logique » ont fait avancer la connaissance, et ce malgré les critiques et les sarcasmes des milieux « scientifiques ».
Vous vous posez en défenseur du crédule et du naïf, lequel pourrait se laisser abuser. Mais pour qui prenez-vous le lecteur ? Cela fait longtemps qu’il a appris à discerner, parmi cette avalanche de livres, celui qui lui paraît honnête et celui qu’il convient de lire avec du recul. Vous n’allez pas nous faire croire que dans le domaine de l’Astronomie, il n’existe que des ouvrages de références ? Aucun astrologue ne vient remettre en question vos affirmations, et pourtant elles sont périodiquement révisées. Personne n’a traité de menteurs ou d’imposteurs les rédacteurs d’ouvrages sur l’Astronomie du début du siècle. Pourtant, ils affirmaient que Neptune était la dernière planète du système solaire! Jusqu’à la découverte en 1930 de Pluton…
Demain, l’être humain devra s’adapter au troisième millénaire, qui verra sans doute l’exploration du système solaire et les voyages interplanétaires. Dans cette optique, l’Astronomie et l’Astrologie devraient un jour se rejoindre, et non se confronter comme actuellement, afin que les êtres humains puissent appréhender, sans barrières ni tabous, les beautés de cet Univers, tant sur le plan physique que sur le plan spirituel. »

Patrick Giani  

« L’astrologie trouve toute sa dimension dans le fait qu’elle transforme le profane en sacré, les données de l’astronomie en la révélation d’un ordre cosmique présent tant dans la cellule et la personne humaine que dans le système solaire et la galaxie. Tenter de faire de cette discipline une « science » fondée sur des données empiriques et statistiques revient à nier sa nature profonde et immémoriale. »

Dane Rudhyar

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